Stéphane Freschi
Psychothérapie, Les Molières (91)

Je pense donc je ne suis pas. Sommes nous nos pensées ?

20 Mai 2022 Stéphane Freschi

 

Tous auront bien identifié la tournure originale de Descartes. Mais pourquoi donc ”je ne suis pas” ? Voici quelques éléments d’explication.

 

C’est une grande question que se définir, être. Etre au présent, au passé, au futur, voilà nos possibles mentaux d’êtres humains. Possibilités qui nous définissent en partie et en comparaison à d’autres vivants, mammifères, oiseaux, etc, qui, eux, sont bien ancrés dans le présent.

Nos actes nous définissent également. Mais lesquels, ceux du présent, du passé ou ceux à venir ?

Donc nos actes sont la partie observable de ce qui nous caractérise.

Allons plus loin. Qu’est-ce qui anime nos comportements ? Nos pensées, nos croyances, nos émotions ?

 

Nos pensées ? Prenons un exemple. Imaginez quelqu’un qui aurait vécu un accident de voiture et incapable de reprendre le volant ni même de l’imaginer, la seule image de conduire l’effrayant. Il aura beau raisonner et se dire que le danger est absent, qu’il possède toutes les capacités à conduire … De facto, non, il ne peut reprendre le volant.

 

Nos croyances ? Elles viennent en maître dicter nos actes, que ce soit des croyances personnelles, culturelles, sociales, religieuses, éthiques, morales. Et puis celles qui nous empêchent, nos croyances limitantes : ”De toute façon je n’arriverai pas à écrire cet article”.

 

Nos émotions ? Rappelons nous que la racine latine est emovere qui se traduit par : mettre en mouvement. Nous pouvons l’observer par les postures de corps que nous fait prendre l’émotion. La peur nous préparera à fuir ou nous protéger, la colère nous prédisposera à attaquer, la joie nous permettra de nous relaxer, la tristesse nous fera recroqueviller. Interessant, l'émotion que nous ressentons nous informe de notre action à venir. Donc, elle participe à évaluer l'action juste pour soi. Prenons à nouveau un exemple. Imaginez une personne qui présenter un exposé devant une assemblée. Cette personne est très anxieuse et souffre du stress de parler en public. Elle aura alors beaucoup de mal à aller contre son émotion qui lui dit "attention, c'est pas agréable, dangereux, etc" et tout plein de pensées négatives et freinantes. Cette personne va donc aller devant l'assemblée mais contre son fonctionnement ... et nous connaissons le résultat : tremblements, sueurs, respiration hachée, etc. Elle aura beau se dire qu'elle en est capable, ce sera difficile. Nous sommes ici devant des ressentis chroniques faisant l'objet d'un trouble qui pourra être traité en séance car bien que l'émotion reflète bien ce que le corps à besoin, nous voyons bien ici que les comportements qui vont suivre deviennent inadaptés.

De ce point de vue, nos émotions sont comme notre petite voix intérieure, celle qui nous dit ce qui est juste pour nous et peuvent donc être un précieux allié. En quelque sorte, le ressenti des premiers instants où nous entrons dans un lieu, où nous rencontrons quelqu'un et toutes autres situations de notre vie, l'émotion qui se dégage à cet instant est un message très précieux et peut être aussi notre vérité, bien plus que toutes les pensées qui suivront.

 

La PNL décrit assez bien cet ensemble de processus mentaux qui aboutissent au comportement observable depuis l’intention positive de départ. Il s’agit ici de considérer qu’une intention positive préside à chaque comportement ou attitude et que ces comportements et attitudes ne reflètent pas toujours cette intention positive ou ne la valide pas forcément. Prenons l’exemple de cette patiente qui me consulte avec l’intention de perdre du poids. Dans son quotidien, elle ne peut s’empêcher d’avoir des compulsions alimentaires, ”je bouffe pour me remplir” me dit-elle. Je lui demande ce qui la pousse à manger de cette façon, ”pour m’apaiser”. Il y a donc bien une intention de départ qui positive pour soi mais le résultat est ici différent puisque le comportement adopté aura généré de la culpabilité, de la mésestime de soi et donc pas l’apaisement souhaité.

 

Pour aller plus loin, je vous propose de lire Antonio Damasio qui explique très bien dans son livre L’erreur de Descartes que nos capacités cognitives ne peuvent être dissociées de la gestion de nos émotions.

 

Alors prenons soin d’accueillir nos émotions comme des informations précieuses de notre vécu le plus intime. C’est un beau cadeau que vous offrirez à vous même !


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